Des effets pervers de la protection des personnes

sociologie

De nos jours l’État cherche à protéger les citoyens contre tout. Il suffit que quelqu’un s’indigne et hop ! On rajoute un avertissement, on fait une loi... Dans n’importe quel appareil qu’on achète aujourd’hui la notice de sécurité est plus importante que le mode d’emploi. Ce qui peut avoir des effets pervers.

Prenons la publicité (quelque soit le media utilisé)

Il existe en France depuis longtemps tout un arsenal de contrôle de la publicité (l’ARPP - Autorité de régulation professionnelle de la publicité, ex BVP, existe sous différents noms et status depuis 1935) pour éviter que les annonceurs ne disent n’importe quoi, mentent ou inventent des qualités inexistantes pour leurs produits. En clair maintenir un minimum de déontologie. Résultat la publicité est à peu près honnête (Publicité et honnête dans la même phrase ? je dois être fatigué), tout le monde le sait et donc a tendance à croire ce qui est dit même si, à juste titre, on se méfie toujours un peu. Il n’empêche que, in fine, les messages publicitaires sont validés, certifiés par l’État français.

Supprimons ces contrôles et laissions les publicitaires raconter ce qu’ils veulent y compris des mensonges éhontés. Rapidement tout le monde saurai qu’il ne faut accorder aucun crédit à ce qui est dit et l’impact de ces messages diminuerai d’autant. Je sais, il existe des personnes vulnérables qui se feront avoir et c’est le rôle de notre système social de protéger les plus faibles. C’est pourquoi cette proposition ne doit rester qu’un cas d’école. Juste pour montrer comment on va à l’encontre de ce qu’on veut faire. Si le but de ces contrôles est de diminuer l’impact de la publicité sur nos comportement, je pense franchement que c’est raté, on a obtenu l’effet contraire.

Vous allez me dire : donc il faut interdire le casque aux motards ou la ceinture aux automobilistes, comme ça il se sentirons moins en sécurité et donc roulerons plus prudemment. Vous avez raison, c’est le même raisonnement poussé à l’extrême. Ce qui montre bien ses limites. Mais montre aussi qu’avant de vouloir créer un nouveau système de protection il faut se poser la question des effets pervers qu’il entraîne.

Jusqu’à maintenant on considérait comme normal d’avoir de petites restrictions de nos libertés pour maintenir notre sécurité, ce qui est déjà discutable, maintenant nous avons des restrictions de nos libertés pour protéger les plus faibles. Où situer la limite ?