Sans papiers & clandestins

Langue française

La France est considérée comme un pays de cocagne par nombre de personnes vivants ou survivants dans des pays plus défavorisés. Et ces personnes sont prêtes à prendre tous les risques pour venir chez nous. Mais une fois passées toutes les embûches du voyage & avoir laisser toutes leurs économies dans les poches des marchands de viande qui les livrent en France, leur situation est loin d’être simple : ils ne sont pas entrer par les voies légales, il n’ont pas le droit d’être là. Ce sont des clandestins ce qui est tout bénéfices pour les réseaux qui les exploitent, main d’œuvre servile, incapable de se révolter, qui n’ira pas pleurer chez les flics, que du bonheur ! Travail au noir obligatoirement, logement sans contrat, ces hommes sont enfermés dans un système clos, isolés du reste du pays c’est à dire vous & moi.
La réponse légale est simple ou devrait l’être : clandestin, aucun droit à être sur le territoire, dehors. Oui mais la loi est plus complexe. Divers textes dont le plus connu est la loi Pasqua de 1993 revu en 95 durcit d’un coté la répression mais bloque l’expulsion des étrangers en situation illégale dans certains cas : enfants scolarisés, malades etc. On se retrouve donc avec des personnes en situation irrégulière qu’on ne peut pas expulser mais sans pour autant les régulariser (sauf effet d’annonce quand un gouvernement veut récupérer les voies de gauche). Ces familles peuvent alors avoir un logement légal, travailler, parfois avec une feuille de paye, et cela pendant des années mais peuvent aussi se retrouver en centre de rétention au premier contrôle de police.

Je ne prétends pas avoir la solution à ce problème. Juste attirer votre attention sur l’usage des mots :

  • Pour les tenants des droits de l’homme, ceux qui manifestent à la première expulsion mais dont les mobiles ne sont pas toujours aussi clairs, ce sont des sans-papiers, ce qui fait penser à de pauvre gens victimes d’une simple erreur administrative : que la préfecture leur file un document officiel avec photo & tampon, tout sera réglé.
  • Pour l’autre bord, ce sont des immigrés clandestins à repousser à la mer au plus vite.
    Je caricature mais méfiez-vous des mots. Pour moi ce sont d’abord des victimes et les criminels sont les réseaux qui les importent comme n’importe quelle marchandise & les employeurs qui les utilisent ensuite dans l’indifférence la plus totale.

Sans papier, clandestin, victime, choisissez votre mot. et votre camp.