L’Assemblée Nationale, la langue, le sexe

Le détail de l’histoire.

Résumons cet épisode majeur de la vie parlementaire française.
M.Julien Aubert, député UMP du Vaucluse commence une intervention à l’Assemblée Nationale par "Madame le président", rappel à l’ordre par l’intéressée, il récidive. résultat : rappel à l’ordre inscrit sur le procès-verbal (je ne connais pas bien la vie intime du parlement mais ça à l’air plus grave que quatre heures de colle au lycée) et amputation d’un quart de son indemnité parlementaire pour le mois. Tout ça parce qu’il n’a pas dit "Madame la présidente".

Pour parler de langue française rapportons nous non pas au règlement de l’Assemblée Nationale mais à l’Académie Française. Par une déclaration du 14 juin 1984 cette assemblée a émis des réserves sur la féminisation des noms de métier ou de titre dont les conclusions sont présentées ici. Je ne vais pas paraphraser leur texte mieux écrit que ma prose, juste rappeler à nos féministes qu’une personne ne se résume pas à son métier. Et que Mme le président est tout aussi féminine (si ça veut dire quelque chose) que Mme la présidente. Si je fais un procès à mon voisin, il vaut mieux que je m’adresse à un avocat ou à une avocate ? La réponse "C’est pareil" n’est pas admissible, la langue française est précise, Rivarol l’a bien montré, s’il existe deux mots, avocat et avocate, c’est qu’il y a deux concepts. Lequel me défendra le mieux ou sera le plus cher ?

Si j’ai besoin d’un juriste compétent pour monter un dossier et me défendre lors du procès je ferai appel à un avocat, quelqu’un qui a fait les études, qui a le diplôme, l’expérience etc. Son sexe m’indiffère prodigieusement et vouloir indiquer à tout propos si mon défenseur a un pénis ou un vagin, préfère les filles ou les garçons dans sa vie privée me paraît aller contre la volonté des défenseurs des droits de la femme et de l’égalité des sexes.

Mise à jour en 11/2014
Nos députés socialistes & apparentés ont pondu un texte où ils confondent tout : les caquètements quand un député de sexe féminin s’exprime (ce qui est l’expression d’une bêtise crasse) & notre député refusant de massacrer la langue française. N’importe quoi, mais tant que ça met leur nom dans le journal...